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Hindouisme et Caraïbes : les descendant d’Indiens en Martinique



Rite du pongal en Martinique



Le Pongal ou Pongol, fête tamul des moissons.


J'ai eu la chance et l'honneur d'être convié en janvier à la cérémonie du Pongal, fête des moissons venus du Tamil Nadu en Inde. C'est une des célébrations les plus importantes, qui tient son nom du plat de riz bouilli cuit jusqu'à débordement sur le feu. Leurs ancêtres venant de communautés rurales où les sacrifices d'animaux étaient pratiqués, cette tradition a perduré ici chez les indo-descendants alors même qu'interdite en Inde depuis 1947. Avec Divali, la fête des lumières, ce sont les deux fêtes hindoues les plus célébrées dans les Caraïbes.


Divers offrandes



Un hindouisme unique


Cependant, tout comme ses adeptes, l'hindouisme s'est « créolisé », toutes les offrandes proviennent de Martinique : rhum et limonade locale, bananes, canne à sucre et bien d'autre. Les poules qui servent aux sacrifices sont ensuite servis en colombo, plat iconique des Antilles, originaire du Sri Lanka adapté aux épices trouver sur place en y ajoutant du bois d'Inde, du curcuma et bien d'autres.


Les ornements floraux sont d'une grande importance



Patrimoine martiniquais


Ce n'est pas la première chose qui vient à l'esprit quand on parle de Martinique ou des Antilles, et pourtant c'est une des communautés les plus anciennes de l'île. Elle a eu un impact important sur l'identité de la région, comme le montre le colombo ou la madras, tissu venant de la ville du même nom en Inde, appelé aujourd'hui Chennai, qui est aujourd'hui le tissu traditionnel par excellence de l'habit créole.


Bien sûr ils amèneront avec eux nombre de vêtement, bijoux, épices et tradition qui ont eu une influence durable dans la société et la construction d'une identité Martiniquaise. La communauté indienne connait aujourd'hui un regain d'intérêt de la part du publique mais aussi de la part des indo-descendants eux-mêmes. Aujourd'hui encore cette communauté maintient en vie les rites hindous et honore la mémoire de leurs ancêtres depuis 167 ans. Mais comment sont-ils arrivés à l'autre bout du monde ?


Prêtre hindou chargé de diriger la cérémonie



Le long périple et combat de leurs ancêtres


Après l'abolition de l'esclavage en 1848, les anciens esclaves désertent les plantations, refusant de travailler pour ceux qui les ont exploités. Une pénurie de mains d'œuvre s'en suit, que le gouvernement tentera de combler par l'immigration. Tout d'abord 10.000 travailleurs sous contrat viendront du Congo, mais les conditions de travail et l'origine des engagées rappelle trop les pratiques de l'esclavage, ce qui choque l'opinion publique. Un milliers de travailleurs venus de Canton en Chine sont amenés en Martinique, mais ils délaissent les champs pour d'autres activités. La France se tourne vers l'Inde, prenant exemple des Anglais qui envoient des travailleurs indiens dans l'Empire britannique (Fidji, Jamaïque, Afrique du Sud...).


*Des contrats de cinq ans sont prévus avec un rapatriement à la clef ainsi que des garantit sur les conditions de travail. Malheureusement, la réalité est tout autre avec des indiens parfois emmené de force dans les bateaux, qui vivent dans les cases des anciens esclaves et qui sont trompés par les propriétaires qui ne les paient pas et parfois les endettes pour les obliger à rester. Malgré certaines exceptions, les tensions amènent parfois jusqu'à des incendies volontaires de la part des engagés qui ne supportent plus leurs conditions de travail inhumaines. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : au moment de l'arrêt de l'immigration en 1884, sur les 25 509 migrants, 11 944 sont morts et 4260 sont rentrés.


Quelques participants à la cérémonie



Rejeté de tous, aujourd’hui indissociable des Caraïbes


Surnommés « Coolies », noms péjoratifs, ils connaissent une intégration difficile. Bien que majoritairement Tamoul, les engagés indiens ne parlent pas la même langue entre eux et encore moins le français ou le créole. Les grands propriétaires terriens les voient comme inférieur à cause de leurs couleurs de peau tandis que l'église les considère comme des païens à convertir. Enfin une partie du reste de la population les accuses (à tort) de voler leur travail et de faire baisser les salaires. Les enfants nés sur place n'ont pas le droit à la nationalité française mais perdent la britannique et deviendrons des citoyens à part entière qu'en 1922 grâce aux efforts de Henri Sidambarom en Guadeloupe et Eugène Govindin en Martinique. Avec le temps cette communauté s'est intégré au reste de la population, sans pour autant perdre leurs cultures.


Aujourd'hui la situation semble s'être apaisé et la reconnaissance de sa contribution à l'histoire de la France se fait timidement, comme le montre la pose d'une stèle le 15 janvier dernier à sainte marie en l'honneur des premiers engager tamoul, ou la visite officielle de l'ambassadeur de l'Inde en France, reçu par la Ville de Saint-Pierre 2 mars 2016. Des voyages sont d'ailleurs organisés d'Inde vers la Martinique et inversement, afin d'aider la reconnections spirituel et culturel entre le sous-continents et sa diaspora.


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