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La renaissance du Deq, tatouage traditionnel du Moyen-Orient


Femme kurde avec des tatouages sur le visage et la main, Diyarbakir.


Contexte historique


Le Deq, parfois appelé Daq, Daqq, Dagg,Dövün, est une forme de tatouage traditionnelle commune à plusieurs peuples du Moyen-Orient. Pratiqué par les bédouins, les yézidis ou encore les turques, c'est principalement les kurdes qui le pratiquent le plus et plus spécialement les femmes.


Main d'une femme tatouée à Erzurum



La signification du Deq varie en fonction de l'ethnie, du sexe, de la religion et de la région d'origine. Cela est compréhensible car les peuples qui le pratiquent respectent traditionnellement une organisation tribale, chaque groupe créant sa propre symbolique. Cette tendance est renforcer par le fait que ces pratiques on survécu dans les régions les plus isolés du moyenne orient, fragmenté par les conditions géographiques extrême, des reliefs montagneux pour les kurdes au étendu désertique ou vivent les bédouins.


Le Deq peut être utilisé comme rite de passage, ornement, talisman, marqueur ethnique, arbre généalogique, et est très souvent associé à des propriétés thérapeutiques et magiques, notamment pour soigner les maux de tête, favoriser la fertilité, ou éloigner les mauvais esprits. Certains textes anthropologiques racontent que le tatouage est plus puissant si il est fait un vendredi pendant la lecture d'une sourate, et qu'il peut aider a attirer ou repousser un homme et repousser ou attirer les hommes. Cependant, due à la rapide modernisation de la région, cette tradition est en voie de disparition et ne subsiste que sur la peau des plus ancienne générations.


Fatmê Temel, jeune tatoueuse qui transmet le Deq à la nouvelle génération.


Une renaissance?


Dans la ville de Diyarbaki, appellé Amed en kurd kurmandji, le Deq semble en voie de se réinventer auprès des nouvelles. Fatmê, jeune artiste kurde, se bat pour maintenir cette tradition millénaires. Son studio, ouvert en 2021, a accueilli plus de 600 clients venu inscrire dans leur chaire une partie de leur héritage en perdition. Elle a elle même décidé d'arborer fièrement un tatouage kurde sur son visage. Fatmê utilise la méthode traditionnel qui consiste à utiliser un mélange de suie et de lait maternelle obtenu auprès d'une femme qui viens d'enfanter une fille.



Les outils utilisés pour le Deq, une aiguille et un mélange de suie et lait maternelle.

Deq appliqué à la main.



Bien que le métier de tatoueur de Deq soit normalement transmis par apprentissage, la jeune tatoueuse utilise les travaux de l'anthropologue Yavuklu Ahmet pour faire revivre les motifs du Deq, dont certains symboles seraient similaire à ceux trouver à Gobekli Tepe, le plus ancien lieu de culte au monde situé non loin de Dyiarbakir. Malgré les stigmates qui existent aujourd'hui autour du Deq, elle connait un certains succès dans la région et son travaille a été relayé par plusieurs médias comme la chaine australienne SBS ou le média qatari Al-Jazeera.


Atelier de tatouage de Fatmê, Diyarbakir.



En dépits d'une perte de transmission et une attitude négatives envers les tatouages, Fatmê semble donc bien parti pour faire revivre sous une nouvelle forme ce qui symbolise pour les Kurdes un lien avec leur culture et leurs ancêtres. Elle a elle même décidés de se tatouée seul au visage, à l'âge de 20, déterminé à afficher fièrement et faire vivre son héritage culturel.

Sources historiques:


Barth, Fredrik 1953. Principles of Social Organization in Southern Kurdistan, New York: AMS.


Drower, E. S. 1940. The Peacock Angel in the Spring, Journal of The Royal Central Asian Society, 27/4, 391–403


Field, Henry 1958. Body Marking in Southwestern Asia, Papers of the Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Cambridge, Massachusetts: Peabody Museum Press.


Oberling, Pierre, ‘A Note on Tattooing and Branding among the Aghāch Eris of Southwestern Iran’, Ethnos, 27/1–4 (1962), 126–28.


Sinclair, A. T. 1908. Tattoing – Oriental and Gypsy, American Anthropologist, 10, 361–86.


Smeaton, Winifred, ‘Tattooing among the Arabs of Iraq’, American Anthropologist 39, 1937, 1 edition, 53–61


Smeaton, Winfried 1936. Women in Present-Day Iraq, The Open Court, 1936/3, 7









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